Conçue comme un prototype unique au monde à la fin des années 1970 à l’EERM de Magny-les-Hameaux, c’est une équipe passionnée réunie autour de Michel Perrier qui crée la grande veine hydraulique tri-couche. Cette installation est assemblée à partir de 1982 dans le bâtiment construit tout spécialement pour elle lors du premier transfert des services de la Météorologie Nationale à Toulouse. A l’époque, elle est destinée à effectuer des simulations réalistes très fines de l’atmosphère dans la couche limite atmosphérique, en l’absence de moyens fiables et abordables de simulation numérique. Ce projet audacieux prévoit la possibilité de reproduire des écoulement stables, stratifiés sur 3 couches et où l’air froid, plus dense, est remplacé par de la saumure alors que l’air plus chaud est simulé par de l’eau claire. La première étude est menée dès 1984 et vise l’aérologie très particulière de la piste de l’aéroport de Saint- Barthélémy aux Antilles. Pendant les trente ans qui ont suivi, la modélisation de l’atmosphère à échelle fine a connu les progrès amenant les chercheurs à se pencher sur des processus de plus en plus complexes notamment dans le cas d’écoulements stablement stratifiés. Ainsi, cette installation est restée de tout premier ordre scientifique en devenant progressivement un outil de découverte de phénomènes liés aux ondes de gravité, aux sillages en écoulements stables, à la couche limite stable. L’adaptation des canaux s’est accompagnée de la maîtrise voire du développement de techniques de mesure de pointe, faisant appel à des laser, de l’imagerie vidéo à haute résolution, mais aussi à des astuces et des innovations dans le détournement de techniques éprouvées... Ses installations annexes (table tournante, canaux moyen et petit) ont enrichi la gamme des moyens et permis d’optimiser l’organisation des expériences. En 2006, la valeur scientifique et technique est reconnue par son admission au sein du réseau européen HYDRALAB qui ouvre la voie à de nombreuses et fructueuses collaborations internationales. Les scientifiques français louent sa haute technicité, comme l’expertise des personnels la servant. En 2010-2011 a lieu la toute dernière étude appliquée d’étude des rafales sur l’aéroport de Roissy-CDG, et dont le couplage avec la simulations numériques est riche d’enseignements. Le 18 décembre 2014, ont eu lieu les dernières expériences scientifiques sur les ondes orographiques.
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